Rencontre aujourd’hui avec le Réseau 535, espace d’échanges et de réflexions regroupant depuis 2018 des opérateurs culturels du spectacle vivant de tout horizon en Nouvelle-Aquitaine.
Tour d’horizon des multiples actions et projets du Réseau 535 avec Kévin Gibaud, chargé de la coordination et de la communication.
Bonjour Kévin, présentez-nous le Réseau 535 et ses différentes missions
Bonjour et merci pour cette invitation !
Le Réseau 535 est un regroupement associatif de 92 structures culturelles qui œuvrent dans le spectacle vivant sur le territoire néo-aquitain. Il s’est doté de deux missions :
D’une part, le soutien à la visibilité des équipes artistiques régionales. Nous organisons des temps de repérages artistiques, baptisés l’Escale, pour faire découvrir à l’ensemble des professionnels des spectacles régionaux choisis par nos membres, dans le but d’accroître la diffusion de ces œuvres tout en permettant à des opérateurs limités dans leurs déplacements de découvrir de nouvelles propositions. En parallèle, nous animons des rencontres physiques et en visioconférence pour mettre en commun nos connaissances et coopérer autour des programmations. Nous avons à disposition des outils permettant de suivre, de la production à la diffusion, les projets néo-aquitains. À cela s’ajoute d’autres expérimentations, toujours motivées par la nécessité d’insuffler des coopérations entre les membres d’une région très vaste.
Notre seconde mission, plus récente, se concentre sur l’appui aux métiers composant notre réseau. Nous accompagnons les professionnels adhérents dans leurs missions, afin de leur faciliter leur quotidien professionnel : mises en relations, veille professionnelle, séminaires, commissions spécifiques… La grande diversité de membres, à la fois en terme de capacité budgétaire comme de structurations juridiques, impose d’adapter nos méthodologies en fonction des besoins.
D’ailleurs, levons le voile sur la signification de 535 : additionnez les chiffres des douze départements de la Nouvelle-Aquitaine, et vous ferez le rapprochement !
D’où est venue l’idée de créer ce réseau ?
Le Réseau 535, comme de nombreux autres réseaux du spectacle vivant en France (Diagonale en Normandie, ScèneOcentre en Centre Val de Loire, G20 en Ile de France …) s’est constitué autour de directeurs et programmateurs de lieux de spectacles souhaitant sortir de l’isolement de leurs métiers et partager autour de leurs pratiques professionnelles. Connu avant la fusion des régions sous le nom de G19 en Poitou-Charentes et Mixage en Aquitaine, le réseau a historiquement fondé son action autour des temps de repérages artistiques, de la mutualisation de tournées et de productions, et ce au bénéfice de l’écosystème de notre filière.
Qui peut faire appel aux différents services du Réseau 535 ?
Nous considérons que les membres de notre association ne font pas appel à des services, mais plutôt à des partages d’expertises. Les actions menées par les salariés et les outils qu’ils développent ne visent pas à centraliser l’action mais à provoquer les conditions de la rencontre et de la coopération entre les opérateurs. Les membres en sont les initiateurs et destinataires.
Nous n’œuvrons pas en cercle fermé. Nous nous rapprochons d’autres associations et réseaux compétents, ainsi que des agences régionales et départementales pour nous permettre d’accompagner au mieux nos membres. Pour donner deux exemples récents, l’APMAC est intervenue auprès de nos membres pour les informer sur la transition des parcs d’éclairage scénique à venir. L’A. et l’IDDAC ont participé à l’élaboration et à l’animation d’une journée de rencontre entre élus à la culture et membres de notre réseau.
Quelle action a été la plus marquante ?
Nous ne sommes pas certains qu’il y ait des actions marquantes mais plutôt des ravissements quotidiens. Il y a un isolement réel des personnes qui dirigent des lieux de spectacle ou y programment, que ce soit géographiquement ou de par leurs missions. Lorsqu’on reçoit un appel pour nous remercier d’avoir provoqué le lien entre plusieurs de ces personnes très éloignées les unes des autres, une forme de satisfaction opère. Ce besoin de faire ensemble a par ailleurs incité les membres à voter une ouverture de l’adhésion à un plus large spectre de professionnels. En pratique, cela revient à dire que les programmateurs de salles de spectacle ont l’intention de faire solidarité professionnelle et artistique avec d’autres structures du spectacle vivant : des équipes artistiques, des services culturels d’universités, des tiers-lieux, des festivals, des lieux de création hybrides … Ce cap, qui a longtemps été la source d’échanges vigoureux, est captivant pour l’avenir de ce réseau.
Quels sont vos projets en cours ?
Nous expérimentons au quotidien pour répondre aux besoins de nos membres et aux transitions sociales, économiques et écologiques que nous sommes en train de traverser. Dans cette optique, nous souhaitons inciter des méthodes de mutualisation entre structures adhérentes, en lien avec nos partenaires associatifs et institutionnels.
Autour de la diffusion, nous testons depuis 2 ans des méthodes différentes pour favoriser la création de tournées et faciliter le repérage des spectacles régionaux. Nous sommes à l’étude de coopérations plus poussées, démarrant de la production et pouvant déboucher sur des tournées aussi cohérentes.
Ces expérimentations ne devant pas rester en cercles fermés, notre réseau s’est entouré de sept autres réseaux régionaux – AGEC&CO, AENA, ASTRE, CINA, Grand’Rue, LINA, RIM – dans une optique de mutualisation de moyens et d’outils entre l’ensemble des membres des réseaux. Je pense notamment aux travaux d’INCUB avec le RIM et CINA pour faire face aux hausses des coûts de l’énergie dans les lieux de culture.
Enfin, les remises en cause de plus en plus récurrentes de l’autonomie de programmation couplées à l’incompréhension du métier ont convaincu un groupe de membres à prendre la plume pour écrire un petit manifeste de la programmation culturelle, dans l’intérêt de partager les missions, difficultés, questionnements quotidiens affairant à leurs métiers. Nous espérons une publication sur le courant de la saison 2023/2024.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour fin 2023 et les années à venir ?
Assurément, une plus forte reconnaissance des administrations publiques de notre travail quotidien. En total écho des préoccupations partagées par nos membres fragilisés par les crises successives, nous faisons le vœu de consolider notre réseau en ressources humaines. Le nombre croissant d’adhérents, d’activités et de sollicitations nous enthousiasme mais questionne une association portée depuis 2020 par des administrateurs bénévoles et 1,5 ETP. Notre intention est d’être toujours plus efficient dans nos accompagnements, dans un monde où nous savons pertinemment que la relation humaine est à l’origine des coopérations professionnelles et des pratiques partagées.
Comment contacter le Réseau 535 ?
Kévin Gibaud – 07 60 50 26 78
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