Découvrez aujourd’hui une association girondine, le collectif Slowfest, qui œuvre en faveur de pratiques plus écologiques au sein du spectacle vivant. Rencontre avec David Carroll, directeur artistique de Slowfest.
Présentez-nous le collectif Slowfest en quelques lignes (histoire, démarche, membres et bénévoles, partenaires…)
Slowfest est un laboratoire d’expérimentation de la transition écologique pour le spectacle vivant. Nous avons commencé par organiser 3 éditions d’un micro-festival sans électricité, puis sur sono solaire, en partenariat avec Les Vivres de l’Art en 2015, le festival Climax en 2016, qui nous a confié l’organisation de sa journée de clôture, puis avec le festival Oléron Durable et l’été Métropolitain en 2017. Le collectif regroupe aujourd’hui une vingtaine de membres : artistes, techniciens du spectacle et des énergies renouvelables, passionnés de vélo. Nous organisons des événements musicaux « basse conso » : concerts sans électricité ou sur sono solaire, tournées d’artistes à vélo, ateliers de lutherie sauvage (fabrication d’instruments de musique à partir de matériaux de récup’). Nous avons développé tout un parc de sonos solaires dont le « biclou sound system » qui permet de se déplacer à vélo pour sonoriser de petites jauges et une très grosse qui peut envoyer du gros son pour 1000 personnes toute la nuit ! Le collectif a également son propre orchestre résident, le « slowfest orchestra ». Fidèle à la logique « décroissante » de Slowfest, l’orchestre interroge notre rapport à la technologie et aux machines en proposant une sorte de « techno acoustique » ! De la musique de danse et de fête inspirée des musiques électroniques et réalisée à partir d’instruments acoustiques, dont certains sont fabriqués maison. Slowfest interagit aujourd’hui à la fois avec le tissu associatif du développement durable et celui des musiques actuelles. Nous intervenons également pour le compte de collectivités territoriales et sommes très impliqués dans le mouvement citoyen pour le climat.
D’où est venue l’idée de créer cette association ?
L’idée de Slowfest a vu le jour à Bordeaux au moment de la COP 21 en 2015. Il devait se monter un énorme concert « pour le climat » à Paris, organisé par Live Nation, avec des artistes affrétés en jet des 4 coins de la planète… Bref, un truc super écolo ! Avec quelques amis musiciens issus de la galaxie du label bordelais Milk Music, nous avons voulu marquer le coup en organisant exactement l’inverse : un micro-festival avec uniquement des artistes locaux et sans électricité ! Le fameux « live earth » n’a jamais eu lieu mais Slowfest était né.
Quels sont vos projets en cours ?
Notre gros projet du moment est un festival en itinérance « slow » que nous co-organisons avec le collectif Alternatiba Gironde du 14 au 29 septembre : « la caravane des possibles », le tour des alternatives et des résistances. On sera tous sur la route à vélo pendant 2 semaines avec plein d’artistes et d’activistes écolo, pour mettre la lumière sur les solutions à portée de main pour la justice climatique et sociale. Ça va être fou !
Nous organisons également notre première série d’ateliers de lutherie sauvage ce printemps et plein de concerts sur sono solaire tout au long de l’été, en Métropole bordelaise et dans toute la région.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour 2019 ?
Que notre action contribue à faire faire bouger les lignes dans les pratiques énergétiques et les fesses sur la piste de danse !
Pour en savoir plus sur l’association : ICI.
A noter que le collectif Slowfest interviendra aussi dans le cadre des formations bénévoles de l’APMAC à l’automne prochain sur le thème des pratiques écoresponsables dans l’organisation d’un évènement culturel.